1MPTS #18 : mes nuits sont plus effrayantes que vos jours

Viewer discretion is advised

Certaines des histoires racontées ci-dessous peuvent choquer les plus sensibles...


Quand j'étais enfant j'étais particulièrement petite, pas exceptionnellement mais suffisamment pour être toujours la plus petite de la classe et dès la maternelle je cauchemardais que les gens autour de moi étaient immenses. Je leur arrivais à la cheville et les voyais tout déformés, comme des gratte-ciel, et ils parlaient étrangement d'une voix sourde, on se serait cru dans un film de Tim Burton !

Le pire de mes cauchemars a été vers l'âge de 27 ans, après avoir vu Shining !
Bizarrement, j'évite tout ce qui est film d'horreur ou d'angoisse, mais celui-là, allez savoir pourquoi, j'ai voulu le regarder... Et puis sur le coup, il n'avait pas l'air si effrayant que ça...
Le problème a été le cauchemar de la nuit suivante : j'ai vu Jack Nicholson se pencher sur moi pour m'étrangler. J'ai eu tellement peur que je me suis réveillée en hurlant tout ce que je pouvais, j'en ai eu la voix cassée pendant 2 jours. Et pendant 6 mois au moins il m'a été impossible de dormir dans le noir, la nuit j'étais pétrifiée dans mon lit, n'osant même pas me lever pour aller aux toilettes (tout l'appartement étant bien sûr allumé).

Pour "The Ring" j'ai fait la même erreur mais l'angoisse n'a duré qu'une nuit de demi-sommeil pendant laquelle j'ai passé mon temps à surveiller la porte, au cas où la petite fille arriverait...

Depuis une dizaine d'années, le thème récurrent de mes cauchemars a changé et ils sont devenus bien moins supportables que mon complexe d'enfant : je rêve que je meurs, ou qu'on veut me tuer, le plus souvent dans des circonstances toutes plus atroces les unes que les autres.
Une amie animatrice de radio m'avait proposé à une époque de faire une chronique où je viendrais les raconter en direct.

J'ai entendu un jour que lorsque l'on rêve qu'on va mourir, on se réveille toujours avant, parce qu'on ne sait pas ce qu'est la mort donc on ne peut pas en rêver. Et bien si c'est vrai, je fais partie des exceptions : je ne me réveille pas, je me vois mourir...

Il y en a 3 en particulier dont je me rappelle, ils ont un peu moins d'une dizaine d'années mais les images sont encore gravées en moi comme si c'était la nuit dernière...

Le premier est le tout premier de mes cauchemars de ce style : j'étais à plat ventre, dans une prairie, en train de ramper pour échapper au tueur en série qui me poursuivais.

Dans le second, j'étais dans une maison dévastée, qui était la maison de famille de mes parents. Je me cachais dans une pièce, à nouveau traquée par un tueur qui venait de décimer ma famille (et dévaster la maison). Il finissait par me trouver, me mettait en joue et m'obligeait à tourner la tête. Tout à coup je sentais quelque chose de froid dans ma nuque et comprenais qu'il venait de me tirer dessus. Ma dernière pensée avant le trou noir était que finalement, ça ne fait pas si mal qu'on pourrait penser, de prendre une balle dans la tête...

Dans le dernier, je tombais d'un mur qui faisait plusieurs dizaines de mètres de haut (je vous passe les détails de comment j'y suis à arrivée sur le dos d'un cheval ailé...) et m'écrasais par terre... Tout un chacun se serait réveillé avant de toucher le sol, mais pas moi. Là aussi, trou noir. Dans celui-ci par contre, je me réveillais (dans mon rêve) ensuite. J'étais revenue dans ma classe de CP et on me regardais et me parlais drôlement. Je réalisais que j'avais été dans le coma jusque là et que j'étais incapable de communiquer, les gens ne se rendaient pas compte que je les entendais et j'avais un mal fou à tenter de leur parler.

Depuis, sur les conseils de ma tante, j'ai réussi à développer la capacité à prendre conscience que je suis dans un cauchemar et que je peux me réveiller.
Quand je me retrouve dans des circonstances horribles, j'essaie de réfléchir, je me rends compte que c'est impossible, qu'il ne peut que s'agir d'un cauchemar. J'essaie alors de me forcer à me réveiller. En général j'essaie de bouger un membre ou parler et à force de concentration je finis par y arriver.
Ça donne des réveils en gesticulant et hurlant (et le palpitant à 200) mais ça a le mérite de fonctionner !

J'ai encore usé de cette technique pas plus tard que lundi dernier : j'étais dans la maison de campagne de ma famille (la vraie, cette fois), poursuivie par mon cousin (qui n'existe pas). Ma tante l'avait envoyée m'attraper pour me tuer afin de procéder à un sacrifice qui sauverait ma cousine atteinte d'une maladie incurable.
C'était ma mère qui me trouvait en premier, elle allait alerter tout le monde pour dire où j'étais mais je parvenais à la raisonner et elle m'aidait à m'enfuir... Tout ça pour me retrouver dans une forêt, assaillie par un type affreux, digne de Frankenstein et Freddy ! C'est là que je réalisais que ce gars ne pouvait exister et qu'il me fallait me réveiller pour que ça cesse.
Je ne suis pas morte cette fois mais cela a été une des rare fois où j'ai passé le reste de la nuit à lutter contre le sommeil, de peur de replonger dans le même cauchemar...

Voila voila voila, sinon il fait très beau aujourd'hui, on sent le printemps arriver, c'est chouette :)